Randonnée à Pleudihen le 10 Mai 2011
Que serait la Bretagne sans les galettes et les crêpes ? Et que seraient les crêpes et les galettes sans le cidre... Il est donc normal qu’une rando à Pleudihen s’organise sous la conduite de Louis. Chemin faisant il va nous faire découvrir ces différents sites.
La Viconté sur Rance est notre point de départ. Rien d’étonnant puisque à l’origine Pleudihen La Viconté, St Helen, St Solen, Tressaint et Lanvallay étaient une seule commune.
Le chemin nous mène au promontoire qui surplombe le Moulin du Prat, son étang et La Rance. Avant qu’il devienne propriété de la commune en 1995 il appartenait au château de La Belliére. C’est un moulin à marée qui utilise l’énergie de la mer pour faire tourner la roue à aube. Il date du 15eme siècle.
En longeant le mur de clôture de Quincombre la fontaine laisse couler son eau ferrugineuse. Quelques uns rentreront avec les marques ! Plus haut le village de La chapelle Mordreuc par ses enseignes peintes rappellent la vitalité de ses habitants à conserver la richesse de son patrimoine. Pleudihen commune importante a eu 12 chapelles à une époque. A l’embranchement vers la ville Ger le monument érigé à la mémoire de E. Bouétard nous ramène à la nuit du 4 juin 1944. Il fut le premier mort du débarquement lors d’un parachutage à Plumelec.
En suivant les sentiers ombragés et bien entretenus nous voilà à la ville Ger. La dune de sable où se situe la route est une des seules en Bretagne en bord de rivière. Cette vaste étendue d’herbus accueille de nombreux oiseux. Pendant la construction du barrage de La Rance dans les années 60, La Rance est restée à mi marée. Les Pleudihennais en ont profité pour faire un hippodrome sur les herbus.
Tout en longeant La Rance on aperçoit les deux ponts. Le 1er pont St Hubert, construit en 1929, remplaçait un bac. Détruit à la fin de la deuxième guerre mondiale, puis reconstruit en 1957. Derrière, le pont Chateaubriant (425 m de tablier) date de 1991. Ils relient Plouer la rive gauche à La Ville es Nonais sur la rive droite.
Nous longeons les perrés et les polders construits par nos anciens pour gagner des terres sur les herbus maritimes. Ces murets ou perrés ont étaient rénovés il y a quelques années. Belles réalisations à la mémoire du travail de nos anciens ! Pendant des années les paysans y venaient chercher la marne pour amender leurs terres.
De l’autre côté de La Rance les tours du Chêne Vert construit au 14 éme siècle. Propriété de vieilles familles industrielles. Ses propriétaires changent en fonction des successions… Puis nous voilà face aux anciens fours à chaux ils servaient à transformer le calcaire (du Quiou et de Normandie) en chaux vive. Elle servait en construction ou en agriculture.
Au détour du sentier Mordreuc se profile. Nous arrivons à proximité des souilles. C’est là où échouaient les gabares de Pleudihen. De là partaient les gabares pour St Malo. Ce sont de lourdes embarcations aux voiles de toile rousse. Ils transportaient du bois qui venait de la forêt du Tronchet et de Coëtquen. Ils ont assuré ce transport jusqu’en 1918.
Voilà la cale de Mordreuc bâtie en 1876-78. Avant le barrage, aux grandes marées, l’eau envahissait les rues du bas de Mordreuc. Chacun protégeait l’entrée de sa maison. Mordreuc a sa petite plage, son port. A noter les importantes maisons bourgeoises : à l’époque de la grande pêche beaucoup d’armateurs préféraient Mordreuc à St Malo. Pleudihen fournissait beaucoup d’hommes pour les équipages. Les marins de Pleudihen étaient réputés comme d’excellents ramendeurs (faisaient et réparaient les filets).
Mais Mordreuc a un habitant qui fait partie de son patrimoine. Le PHOQUE que nous avons aperçu à faire des ronds dans l’eau. Il est devenu une curiosité locale que beaucoup espère rencontrer sur les rives. Il se prénomme L9. Né en 2000 dans la Baie du Mont St Michel, parmi une colonie. Au passage d’un avion la colonie s’est dispersée… Nul ne sait comment il est arrivé là. Il a passé quelque temps au Moulin du Prat. Il y retourne pour s’y nourrir ainsi qu’aux Chateliers.
Tout en longeant la Rance petit coup d’œil au Moulin du Prat… la fontaine coule toujours…l’allée ombragée nous conduit aux véhicules. Pleudihen peut encore nous accueillir… des sentiers restent à découvrir. Pleudihen et son cidre… une bonne bolée bien fraiche aurait fait des heureux après ce circuit de 13 km ! Alors on reviendra…